Glossaire

Comprendre notre monde afin de pouvoir le changer

Pour changer notre monde, il faut comprendre comment il fonctionne. Si on est mieux informé, on comprend plus facilement pourquoi il faut changer notre façon d’agir. Voici un glossaire qui pourrait vous aider.

ALENA, Développement durable, Forum social mondial, Kyoto, OGM, ONG, etc. Plein de mots ou d’acronymes dont on ignore le sens, ce qui ne nous aide pas à comprendre les nouvelles quotidiennes. Essayer de les expliquer est le premier des objectifs de ce « mini-dictionnaire ». Notez que puisque les renseignements proviennent d’ouvrages dont les auteurs souhaitent changer les choses, le ton n’a pas toujours la neutralité habituelle d’un dictionnaire conventionnel. Certaines définitions pourraient être modifiées dans le futur, d’autres s’ajouter : il y a toujours place à amélioration. Des astérisques (*) signalent les termes repris ailleurs et qui peuvent aider à mieux comprendre les rouages de notre monde. On trouve aussi des renvois à des sites Internet ou à des livres disponibles à la Bibliothèque. Nous suggérons également d’autres ordres de lecture que celui alphabétique.

Ainsi, pour comprendre pourquoi les pays pauvres continuent d’être de plus en plus pauvres, aller à Occident? Occident vous enverra à Institutions économiques internationales, et de là à Dette. Vous comprendrez alors pourquoi les pauvres s’appauvrissent et les riches s’enrichissent.

Pour comprendre où nous amène notre société de surconsommation, aller à Empreinte écologique. De là, vous pouvez aller à Changements climatiques, à Publicité, puis à Simplicité volontaire.

La Mondialisation est un grand phénomène qui n’est décrit qu’en quelques lignes, mais qui font appel à d’autres termes dont la lecture devrait vous éclairer. Si vous êtes contre la Mondialisation, vous êtes pour l’Altermondialisation. Car de nos jours, on n’est plus anti-mondialisation, qu’on le veuille ou non, elle est là : on peut juste essayer de faire une autre mondialisation. Les renvois à d’autres termes vous apprendront donc davantage sur celle-ci.

Après avoir suivi ces 4 pistes, peut-être restera-t-il des termes que vous n’aurez pas lus : à bien y penser, il n’est peut-être pas mauvais de les lire aussi…

Acheter : En achetant un produit, en acceptant l’offre du vendeur, on cautionne, on approuve ce qui l’accompagne, car Acheter, c’est voter. Si on a connaissance qu’une compagnie exploite ses travailleurs ou pollue l’environnement, et que l’on achète son produit malgré tout, on approuve donc son attitude et on contribue à la perpétuer, car les tablettes vides seront remplies à nouveau et rien ne changera. Sous les plus bas prix se cachent donc des coûts sociaux et environnementaux dont nous devons tous assumer la facture; et cette course aux plus bas prix est gagnée par les multinationales* qui deviennent de plus en plus puissantes alors que les petites entreprises ont tendance à disparaître. Acheter a d’autre répercussions : si on achète un véhicule plus polluant qu’un autre, on contribuera davantage à polluer. Si on achète des pommes de la Nouvelle-Zélande plutôt que du Québec, l’argent quittera le pays; de plus, les produits qui voyagent beaucoup créent de la pollution, car les avions et les moyens de transport en général sont de grands pollueurs; et sait-on réellement ce qui est ajouté aux aliments pour qu’ils demeurent attrayants lorsque cela prend autant de temps avant qu’on les consomme? On devrait préférer l’achat de produits locaux et issus du commerce équitable*. Et règle générale, avant de débourser, lorsque l’on connaît les effets de la société de consommation (voir Empreinte écologique) on devrait se demander si on a réellement besoin de ce produit et, si oui, s’il s’agit d’un achat réfléchi.

Lire : « Guide du consommateur responsable : le pouvoir de nos choix; Acheter, c’est voter », de Laure Waridel; pour la chronique de ce nom diffusée à Radio-Canada, voir http://radio-canada.ca/radio/indicatifpresent/ (Acheter, c’est voter)

Agriculture biologique, Bio : Agriculture qui privilégie la ferme à dimension humaine, qui évite l’emploi des pesticides, des hormones, des antibiotiques. La certification Bio correspond à un code d’éthique de production, pour la santé des sols et des animaux. Elle est défendue par l’Union paysanne, qui se définit comme un syndicat citoyen. Voir : http://www.unionpaysanne.com/; www.equiterre.org

Agriculture intensive : Agriculture menant à des fermes-usines qui utilisent des pesticides et qui provoquent un appauvrissement des terres, et des suites desquelles des traces de pesticides sont détectées dans l’être humain. L’élevage industriel voit des herbivores nourris de farines animales, ce qui en Angleterre a mené à la maladie de la vache folle, et des animaux bourrés d’antibiotiques et/ou d’hormones de croissance. Les poulets qui arrivaient à maturité à 90 jours, y arrivent maintenant à 40-45 jours. On peut y retrouver dans la viande des résidus d’hormones et d’antibiotiques. L’élevage intensif du porc produit une énorme quantité de fumier qui, d’engrais naturel, devient un polluant rejoignant les nappes phréatiques qui sont nos sources d’approvisionnement en eau. La facture environnementale de l’agriculture est répartie entre tous les citoyens. Pour les conditions de vie des animaux d’élevage, voir Malbouffe. Lire : « L’envers de l’assiette et quelques idées pour la remettre à l’endroit », de Laure Waridel

ALENA : Accord de libre-échange nord-américain. Entré en vigueur en 1994, il prévoit de supprimer les barrières douanières entre le Canada, les États-Unis et le Mexique en quinze ans pour les marchandises, et non les personnes. Avec cet accord, l’eau* risque d’être traitée comme une simple marchandise.

Altermondialisation : Mouvement social et civique pour une « autre mondialisation », reprochant au modèle actuel d’accentuer les inégalités sociales, de mettre en péril l’équilibre écologique de la planète, de marchandiser l’ensemble des aspects de la vie humaine et de porter atteinte aux biens communs de l’humanité. L’Altermondialisation prône le développement durable*, le remaniement des règles du jeu international et diverses formes d’économie solidaire telle le commerce équitable*. L’association Attac* et le Forum social mondial* y sont reliés. Lire : « Abécédaire partiel, et partial, de la mondialisation », de Ignacio Ramonet Voir : Observatoire de la mondialisation http://terresacree.org/obsmondi.htm

Attac : Association pour la taxation des transactions financières pour l’aide aux citoyens. Mouvement d’éducation populaire tourné vers l’action, créé en 1998 en France, qui s’est étendu à une cinquantaine de pays. Considéré comme l’organisation altermondialiste* par excellence. Multiples actions d’éducation populaire : rencontres-débats, université d’été, publication de livres, brochures, tracts. Attac prône notamment la suppression des paradis fiscaux*, l’introduction de la taxe Tobin*, le renoncement aux OGM* tant que leur innocuité n’est pas avérée. Voir : http://www.attac.org/; www.quebec.attac.org/

Automobile : Moyen de transport représentant plus de 50 % des gaz à effet de serre (GES) liés au transport. (Voir changements climatiques*). Bien de consommation servant souvent d’indicateur de statut social menant souvent à l’endettement ou pour lequel bon nombre de jeunes quittent le monde scolaire pour s’en procurer une. Voir : http://www.transportdurable.qc.ca/; www.equiterre.org/transport

Changements climatiques : Associés aux concentrations accrues dans l’atmosphère des gaz à effet de serre (GES), produits par l’utilisation de combustibles fossiles (notamment par l’automobile*) dont le monde dépend actuellement dans une proportion de 80 % pour son énergie, ainsi qu’à la dévastation des forêts vierges de la planète au profit des plantations et de l’élevage des bœufs (voir malbouffe*), cause de sècheresses anéantissant des terres fertiles et privant les hommes de leur subsistance. Il y a réchauffement progressif de la température avec pour effets des tempêtes plus fréquentes et plus violentes et un niveau de l’eau qui, à l’échelle de la planète, augmente de trois à neuf millimètres par année, touchant progressivement de plus en plus de pays situés près du niveau de la mer, comme le Bangladesh et les îles du Pacifique, pays générant peu de GES. Au rythme actuel, d’ici 50 à 100 ans, avec la fonte des glaces, leur écosystème disparu, les ours polaires et les morses disparaîtront, tout comme nombre d’autres espèces dont l’habitat naturel recule chaque jour davantage au profit d’une seul espèce, l’homme. C’est l’étude des changements climatiques qui a mené aux accords de Kyoto*. Voir : http://www.changementsclimatiques.qc.ca

Chomsky, Noam : Intellectuel américain exerçant une grande influence sur les esprits des contestataires. Dans ses livres, il met à nu les rouages de l’impérialisme américain et les connexions entre les affaires et la guerre. Lire : « Les dessous de la politique de l’Oncle Sam » ; La Fabrique de l’opinion publique; Voir : http://www.chomsky.info/ (en anglais)

Commerce équitable : Le commerce équitable concerne les produits alimentaires (café, cacao, bananes…) et artisanaux issus du tiers-monde. Les produits équitables sont payés à un juste prix à des coopératives de producteurs ou associations de travailleurs organisés démocratiquement qui pratiquent une agriculture respectueuse de l’environnement. Une part des revenus contribue au développement local par la mise sur pied de projets dans le domaine de l’éducation, de la santé et de la protection de l’environnement. Le commerce traditionnel, non-équitable, voit les autres petits producteurs faire affaires avec les multinationales* et recevoir une partie infime du prix de vente final du produit et doivent continuer à vivre dans des conditions misérables. Au Québec, c’est l’organisme Équiterre* qui se fait le promoteur du commerce équitable. Lire : « Acheter c’est voter : le cas du café », de Laure Waridel; Voir : www.equiterre.org

Dette : À compter des années 1960, les pays du tiers-monde* reçurent d’importants prêts, à des taux très bas, pour favoriser leur développement. Au début des années 1980, appliquant des politiques économiques libérales, les gouvernements américain (Reagan) et britannique (Thatcher) augmentèrent de façon extrêmement forte les taux d’intérêt. La dette de tous les gouvernements du monde augmenta, à cause des taux d’intérêts élevés et des emprunts nécessaires pour le remboursement des emprunts antérieurs. En 30 ans, la dette des pays en voie de développement* a été multipliée par 35; celle des pays industrialisés par 10. Les institutions économiques internationales* imposent aux pays très endettés des politiques dites d’ajustement structurel : on dévalue leur monnaie de 40 à 50 % (ce qui appauvrit les citoyens) pour favoriser les exportations, on ouvre le marché intérieur aux entreprises étrangères, on interdit les subventions aux biens et denrées de base, tel le riz, dont le prix monte en flèche. Pour payer la dette, qui prend une importante part de son budget, les gouvernements doivent se désengager progressivement des domaines de l’éducation, de la santé, de l’environnement. La dette originale des pays du tiers-monde a été remboursée 4 fois, mais les intérêts continuent à courir et elle est environ à 2527 milliards. Les pays d’Afrique sub-saharienne consacrent au service de la dette près de 15 milliards de dollars US par an qui sont engrangés par la Banque mondiale, le FMI et les gouvernements des pays riches. En 2001, le continent a reçu au titre de l’aide publique au développement une enveloppe 13.5 milliards de dollars. Les pauvres donnent aux riches, comprenez-vous? Lire : « La Mondialisation de la pauvreté », de Michel Chossudovski; Voir : www.dette2000.org

Développement durable : Système économique répondant aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins. Chercher à concilier les exigences du développement économique et social avec la protection des ressources et des milieux naturels. Lire : « L’Avenir de la terre », de Yann Arthus-Bertrand

Eau : L’eau douce, ingrédient essentiel à la vie, est répandue de façon fort inégale. 1.5 milliard d’habitants des pays en voie de développement n’ont pas accès à l’eau potable. Ailleurs, de multiples activités de l’homme, prélèvements excessifs, gaspillage, pollution, contamination, ont pour effet de la rendre plus rare. Les consommateurs ayant de moins en moins confiance en l’eau du robinet, les ventes d’eau embouteillée augmentent, au profit bien souvent d’entreprises multinationales*. Lire : « L’Eau dans le monde », de Yves Lacoste

Écart entre riches et pauvres : En 1960, les 20 % de la population mondiale vivant dans les pays les plus riches avaient un revenu 30 fois supérieur à celui des 20 % les plus pauvres. En 1995, leur revenu était 82 fois supérieur. Quelques 2 milliards d’individus – le tiers de l’humanité – souffrent d’anémie. Selon l’ONU, pour donner à toute la population du globe l’accès aux besoins de base (nourriture, eau potable, éducation, santé), il suffirait de prélever sur les 225 plus grosses fortunes du monde moins de 4 % de la richesse accumulée. Lire : « Mondialisation et pauvreté : vaincre l’exclusion », du Mouvement ATD Quart monde

Empreinte écologique : L’empreinte écologique est une mesure de la pression qu’exerce l’homme sur la nature. C’est un outil qui évalue la surface productive nécessaire à une population pour répondre à sa consommation de ressources et à ses besoins d’absorption de déchets. Selon le World Wide Fund for Nature, un Américain consomme en moyenne 9.6 hectares, un Canadien 7.2, un Européen moyen 4.5. Celui de l’humanité est de 1.8, et un mode de civilisation durable nécessiterait de se limiter à 1.4 hectare. En clair, tout l’Occident* vit en « sur-régime » par rapport aux ressources de la planète, et si toute la planète consommait comme nous, nous aurions besoin de 3 planètes comme la Terre. Notre mode de vie basé sur la consommation met gravement en péril les générations futures. La conclusion : il faut moins écouter la publicité*, consommer moins et consommer mieux. Voir Développement durable* et Simplicité volontaire*. Lire : « Notre empreinte écologique », de Mathis Wackernagel

Équiterre : Organisme québécois qui s’est donné pour mission de contribuer à bâtir un mouvement citoyen en prônant des choix individuels et collectifs à la fois écologiques et socialement équitables. À travers ses quatre programmes – agriculture écologique*, commerce équitable*, transport écologique et efficacité énergétique – l’organisme a développé des projets qui permettent au citoyen et au consomm’acteur de poser des gestes concrets qui auront une incidence positive sur l’environnement et la société. Équiterre a lancé notamment la campagne « Changer le monde, un geste à la fois ». Voir : www.equiterre.org

Forum social mondial : Manifestation annuelle créée à Palo Alto, Brésil, en janvier 2001, en réaction au Forum économique mondial réunissant traditionnellement à Davos, en Suisse, des puissants hommes d’affaires, banquiers et chefs d’État. À l’opposé de ce sommet économique, le Forum social mondial voit les altermondialistes tenter de développer un monde plus juste, plus proche du citoyen et ne répondant pas à des critères boursiers et à des investissements économiques.

Humanitaire, l’ : Ensemble des organisations humanitaires et des actions qu’elles mènent dans la recherche du bien de l’humanité, dans la lutte pour le respect de l’être humain.

Indice de développement humain : Pour appréhender le phénomène de pauvreté, on le calcule en prenant en compte l’espérance de vie à la naissance, les taux d’alphabétisation et de scolarisation et le revenu par habitant. En 2000, sur 174 pays, 46 avaient un taux élevé, Canada, Norvège et États-Unis en tête; 93 se situaient à un niveau moyen et 20 voyaient leur indice reculer à cause du Sida*, de difficultés économiques ou de conflits armés.

Inégalités sociales : un enfant d’un milieu pauvre, (qu’il n’aura pas choisi, pas plus que la couleur de sa peau, son sexe, et éventuellement sa religion et son orientation sexuelle) va vivre beaucoup moins longtemps qu’un enfant d’un milieu aisé. Il sera plus sujet aux maladies, ira moins longtemps, ou pas du tout, à l’école, aura des conditions de vie plus difficiles. Pendant toute sa vie, il sera plus sujet que les autres à l’insécurité, à la violence, aux injustices et souvent, au mépris et au dédain des plus riches. Aujourd’hui, 85 % de la population mondiale vit au Sud et se partage 20 % de la richesse. Et l’écart continue de s’agrandir. Le Brésil constitue un bon exemple : 1 % des propriétaires possèdent 46 % des terres tandis que 90 % s’en partagent 20 %. Sur 6 milliards d’humains, environ 2.8 vivent dans la pauvreté la plus absolue, 826 millions ont faim et on estime à environ 100 000 personnes par jour le nombre de gens qui meurent de la faim et des suites de la malnutrition*. Or, selon l’ONU*, la planète est apte à nourrir 12 milliards d’humains. Lire : « Le Droit à l’alimentation », de Jean Ziegler; « Le Commerce de la faim : la sécurité alimentaire sacrifiée sur l’autel du libre-échange », de John Madeley

Institutions économiques internationales : La Banque mondiale (BM), Le Fonds monétaire international (FMI), l’Organisation mondiale du commerce (OMC, l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE). Elles définissent et coordonnent les politiques économiques dans le monde. Ces organisations sont situées pour la plupart à Washington, et contrôlées par l’Occident*. Il ne s’agit pas d’institutions démocratiques, en ce sens que leurs dirigeants ne sont pas élus, mais nommés. Lire : « Remettre l’OMC à sa place », de Susan George; « La Grande désillusion », de Joseph Stiglitz (sur le FMI et la BM)

Kyoto : Site en 1997 d’une conférence sur les changements climatiques* où fut signé un protocole par lequel 59 pays s’engageaient à réduire leurs émissions des GES (gaz à effet de serre). Il ne fut ratifié qu’en 2001, avec des concessions, et ne fut pas signé par les États-Unis, responsables de 40 % des GES. Malgré l’engagement du gouvernement Clinton, le gouvernement Bush croyant que les mesures à adopter auraient de mauvaises conséquences sur son économie et affirmant que « le niveau de vie des États-Unis était non-négociable ». De plus, les Américains défendent le principe de « permis d’émission », qui autorise un pays à vendre son droit de polluer le monde s’il a lui-même atteint son objectif de diminution. Voir aussi : automobile*. Lire : « Qu’est-ce que l’écologie politique », de Alain Lipietz; Voir :http://www.changementsclimatiques.qc.ca

Malbouffe : La fabrication de millions de hamburgers par jour par des chaînes multinationales* nécessite un élevage intensif de millions d’animaux qui n’ont accès ni au grand air, ni à la lumière du jour et qui ne peuvent circuler librement. De vastes régions du tiers-monde* sont utilisées pour l’élevage du bétail ainsi que pour la culture du grain destiné à l’engraisser. Par exemple, la surface de la forêt amazonienne diminue toujours. Un tiers des récoltes mondiales de céréales est destiné au bétail, et ce bétail consomme des milliards de mètres cubes d’eau par an, alors que des millions de personnes meurent des suite du manque d’eau*. Et les fast-food génèrent des millions de tonnes de déchets d’emballage qui n’auront guère servi avant d’aboutir presque toujours dans les sites d’enfouissement.

Malnutrition : conséquence d’une alimentation de mauvaise qualité, elle rend les organismes plus fragile, et donc sans défense contre les infections.

Médias : Notre opinion est basée sur ce que nous savons de la réalité et nous percevons la réalité à travers les médias. Mais ce que nous ignorons, c’est que ces médias font des choix sur ce qu’ils vont nous montrer ou pas, ainsi que sur la façon dont ils vont nous présenter l’information. De plus, la plupart des médias appartiennent à de très grandes entreprises qui ont des intérêts, intérêts qui peuvent faire en sorte également que l’information ne soit pas rendue de façon neutre et objective. Il est important de diversifier ses sources d’information et de consulter des médias alternatifs. De plus, la télévision n’est pas toujours fiable parce que « la caméra déforme l’image et que le micro déforme le son », dixit le cinéaste Denys Arcand. Il faut développer sa pensée critique. Lire : « La Tyrannie de la communication », de Ignacio Ramonet; « La Fabrique de l’opinion publique », de Noam Chomsky*; Voir le site des médias alternatifs www.cmaq.net/

Mondialisation libérale : Phénomène apparu progressivement et relié à l’application du libéralisme (ou néolibéralisme), doctrine économique qui affirme que le mieux pour tout le monde est de laisser agir le marché, la loi de l’offre et de la demande, la libre concurrence. La logique du marché est implacable et tout devient monnayable, les droits de propriété intellectuelle* touchant même les êtres vivants, le commerce étant plus important que le droit à l’alimentation (voir inégalités sociales*). Pour faciliter le commerce, apparaissent des accords comme l’ALENA*, tandis que les États participent de moins en moins à la vie économique en abandonnant de plus en plus leurs fonctions d’État-providence au profit des entreprises privées. Avec pour résultat que la taille des multinationales* a augmenté ce qui leur permet de faire pression facilement sur les pays, surtout que le chiffre d’affaires de ces entreprises a de plus en plus tendance à dépasser le produit national brut de bien des pays. Lire : « Les Nouveaux maîtres du monde et ceux qui leur résistent », de Jean Ziegler;  Voir : l’Observatoire de la mondialisation : http://terresacree.org/obsmondi.htm

Multinationales : Grandes entreprises, principalement américaines, établies dans plusieurs pays. Elles sont dirigées par des Conseils d’administration qui, en plus de leurs salaires, ont des intérêts financiers à voir monter le cours des actions en bourse. Leur objectif unique est le profit à tout prix. C’est pourquoi la fabrication de leurs produits aura lieu dans les pays où les coûts de main d’œuvre seront les plus bas (souvent des sweat shops*) et les contraintes environnementales seront les moins contraignantes. Dans le tiers-monde*, elles appuieront des dictateurs et autres régimes corrompus qui se soucient peu des droits de l’homme en autant qu’ils collaborent à l’exploitation des ressources naturelles de leurs pays. Ailleurs, elles iront chercher les meilleures subventions. Les coûts seront refilés aux travailleurs, aux petits créanciers, aux consommateurs et aux communautés. Par exemple, s’il est plus économique des payer des amendes pour avoir pollué l’environnement que d’avoir des installations propres, on polluera l’environnement; on construira des voitures moins sécuritaires, mais plus économiques à produire car les accidents entraînant des poursuites ne suffiront pas à annuler l’économie réalisée. Elles exercent une très forte influence sur les Institutions économiques internationales*, qui prendront des décisions les favorisant. Au lieu de se concurrencer, les entreprises pourront se consulter pour contrôler les prix (essence + chère). Les entreprises en absorberont d’autres, causant des pertes d’emplois. Elles déclareront des profits dans des paradis fiscaux*. Mais toujours, les multinationales n’hésiteront pas à dépenser en publicité*, pour présenter une belle image de marque. Lire : « No logo : la tyrannie des marques », de Naomi Klein; « Enquête au cœur des multinationales », par Attac; « Boycott », de Steve Proulx; Voir le site Internet qui répertorie les multinationales et leurs actions : www.responsibleshopper.org (en anglais)

Occident : Désigne principalement l’Europe de l’Ouest et l’Amérique du Nord, c’est-à-dire les pays développés, riches et stables. Grâce à leur niveau de développement, les pays riches ont des privilèges; liberté et démocratie, santé, niveau de vie élevé. Sûrs de leur modèle politique et économique, ils cherchent à l’imposer au reste du monde par les Institutions Économiques Internationales* qu’ils dominent.

OGM : Organismes génétiquement modifiés. Plante, animal ou micro-organisme dont on a transformé le patrimoine héréditaire afin de le doter de propriétés que la nature ne lui a pas attribuées; résultat obtenu par manipulation de l’Acide désoxyribonucléique (ADN). Question : les propriétés conférées aux OGM ne risquent-elles pas de se transmettre à d’autres individus dans l’environnement? Les Européens sont farouchement opposés aux OGM, leur bloquant leur marché, tandis qu’aux États-Unis de grandes firmes de biotechnologie ont investi massivement, avec pour résultat que les semences génétiquement modifiées constituent 75 % de la culture du soja, 71 % du coton et 34 % du maïs. Lire : « Graines suspectes », de Robert Ali Brac de la Perrière

O.N.G. : Organisations non-gouvernementales. Peut regrouper des associations, des syndicats, des entreprises, des Églises, des centres de recherche universitaires, ayant démontré leur compétence dans des domaines tels que l’économie, la justice, la santé, les droits de l’homme, l’éducation, l’environnement, la recherche. Les plus connus sont à but humanitaire*, la Croix-Rouge, Médecins sans frontières, Amnistie Internationale. Certains sont nés de la mondialisation, Attac* et le Forum Social Mondial*. Certaines ne vivent que de souscriptions des membres (Greenpeace), d’autres ont des subventions gouvernementales (Équiterre*). L’œuvre des ONG en pays défavorisés devient particulièrement importante quand des gouvernements se sont désengagés de leurs responsabilités dans les domaines de la santé, de l’éducation et du social au profit des privatisations.

ONU et ses Agences : L’Organisation des Nations Unies a été fondée en 1945 en réponse à la Deuxième Guerre Mondiale (50 millions de morts), dans le but de maintenir la paix et de promouvoir la solidarité internationale. Parmi ses agences, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).

La Paix, un jour? Au plan individuel, la paix passe par le respect de ceux qui sont différents de nous. La haine doit cesser. Pour comprendre l’autre, il faut savoir s’imaginer à sa place, il faut pratiquer l’empathie, bien que comprendre ne soit pas indispensable pour respecter. La paix passe aussi par la baisse de la consommation car la guerre est souvent économique et bien des conflits naissent pour garantir un approvisionnement à des matières premières nécessaires à la fabrication des biens de consommation. Lire : « La paix demain? », de Federico Major

Paradis fiscaux : À part la Suisse, il s’agit de minuscules États tels que Monaco (qui ne mesure que 4 km sur 3) et les Iles Cayman, dans lesquels toutes les grandes banques ont des succursales. Avec le secret bancaire et le compte à numéros, des sommes fabuleuses y sont déposées. Ainsi, aux Iles Cayman qui comptent 31 000 habitants, on retrouve 570 banques pour des dépôts de 500 milliards de dollars. En plus des lois fiscales, commerciales et pénales particulièrement laxistes, ces territoires facilitent le transit et le blanchiment d’argent venant des fraudes, de la corruption, des rackets, des trafics et destinés, parmi d’autres activités, au financement d’armées privées ou d’actes terroristes. On sait que le revenu mondial du crime organisé est de l’ordre de 1 000 milliards par an et que 1 milliard est blanchi chaque jour. Au nom du principe de la liberté de commerce et des affaires et pour aider nombre de multinationales* à échapper à la fiscalité de leur pays d’origine, les États-Unis ont choisi de ne pas s’opposer à la criminalité financière. Seule jusqu’à présent, l’absence de volonté politique des pays les plus riches permet aux paradis fiscaux de continuer d’exister. Leur suppression est un des objectifs de l’association Attac*.

Pays en voie de développement : Appellation plus moderne des pays du tiers-monde* dont l’indice de développement humain* est bas et faisant référence à leur niveau de développement économique qui n’a pas encore rattrapé celui des pays plus riches. Lire : « L’aide au développement à l’heure de la mondialisation », de Michèle Bailly

Propriété intellectuelle : Droits de propriété accordés aux personnes sur leurs créations intellectuelles. Droits d’auteur sur des œuvres ou propriété industrielle sur les marques de fabrique et sur les créations technologiques. Une protection trop forte de la propriété intellectuelle ébranle la libre concurrence, soit la possibilité d’offrir le même produit qu’autrui grâce à la liberté de copie. Des pays comme l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud, gravement touchés par le sida* et d’autres maladies graves, ont la capacité de reproduire des médicaments mis au point par des grandes multinationales* de l’industrie pharmaceutique, mais pas question pour elles de laisser tomber dans le domaine public le produit d’années de recherches. La propriété privée touche maintenant de vastes domaines depuis l’institution des brevets sur les OGM*, un système sans règle qui autorise le piratage des plantes, animaux, micro-organismes et de leurs gènes pour les commercialiser sous forme de monopole. Le résultat est que l’être humain est menacé dans la liberté d’utiliser ses semences selon des droits nés de l’origine de l’agriculture, de choisir son alimentation, sa culture issue du savoir de ses ancêtres.

Publicité : Forme persuasive de la communication de masse, étudiant la société afin de diffuser des messages de toutes les manières imaginables dans le but de nous faire croire que le bonheur est dans la consommation de biens matériels et transformant les citoyens libres en simples consommateurs. Selon le magazine Adbuster, un être humain est, chaque année, exposé à plus de 300 000 messages publicitaires. Au Canada, en 2000, ce barrage publicitaire a englouti 7,8 milliards de $ en publicité proprement dite dans les grands médias. Des études indiquent que plus on est scolarisé, moins on y est sensible. Pour Claude Cossette, qui enseigne la publicité à l’université, l’être humain ne savoure un sentiment de réalisation que s’il crée lui-même; les achats ne sont que des compensations. Pour d’autres, la meilleure façon de contrer l’« emprise » de la publicité sur nos vies, c’est d’avoir une vie. Avoir autre chose à faire que de constamment regarder la télévision, lire les magazines populaires, fréquenter les centres d’achats… En fait, la meilleure façon de contourner la pub, c’est de l’ignorer. Elle ne peut pas prendre d’espace dans la vie de quelqu’un, si ce quelqu’un a une vie. Lire : « La publicité, déchet culturel », de Claude Cossette

Sida : Épidémie dont 95 % des victimes sont des habitants du tiers-monde*. Grâce à de nouveaux traitements, depuis 1994, le nombre de victimes diminue progressivement en Occident*, mais il continue d’augmenter dans les pays pauvres, où les coûts des traitements les rend inaccessibles au plus grand nombre. En 2002, le nombre des nouvelles personnes infectées était de 5.6 millions de personnes, dont 570 000 enfants de moins de quinze ans. Les dépenses de santé de beaucoup d’États africains montent en flèche, la production économique diminue, la pauvreté augmente. Le sida emporte 8000 vies par jour, mais des impératifs commerciaux (les grandes multinationales* de l’industrie pharmaceutique qui ne veulent pas rendre plus accessible leurs produits) empêchent les pays du Sud de se procurer des médicaments. Lire : « Le Sida en Afrique », de Sarah de Haro

Simplicité volontaire : Nouvelle façon de vivre où l’on veut échapper à la course folle de la vie moderne et à ses maux : endettement excessif, insatisfaction malgré une consommation débridée, épuisement professionnel, gaspillage et épuisement des ressources naturelles, désintégration du tissu social. Signifie être moins dépendant de l’argent et de la vitesse et moins gourmand des ressources de la planète; découvrir qu’on peut vivre mieux avec moins; alléger sa vie de tout ce qui l’encombre; un recours plus grand à des moyens collectifs et communautaires pour répondre à ses besoins et donc un effort pour le développement d’une plus grande solidarité*; le choix de privilégier l’être plutôt que l’avoir, le « assez » plutôt que le « plus », les relations humaines plutôt que les biens matériels, le temps libéré plutôt que le compte en banque, le partage plutôt que l’accaparement, la communauté plutôt que l’individualisme, la participation citoyenne active plutôt que la consommation marchande passive; la volonté d’une plus grande équité entre les individus et les peuples dans le respect de la nature et de ses capacités pour les générations à venir. Lire : « La Simplicité volontaire, plus que jamais », de Serge Mongeau.

Société civile : ensemble des citoyens qui n’appartiennent pas au monde politique, militaire ou religieux.

Solidarité : Sentiment qui pousse les hommes à s’accorder une aide mutuelle. (Larousse)

« Sweat shops » : En français. ateliers de la sueur ou ateliers de misère. Lieux de semi esclavage, au Mexique, à Haïti et ailleurs dans le tiers-monde, où des être humains assemblent ou fabriquent principalement des jouets ou des vêtements pour les multinationales* de ce monde. Alors que pendant le tournage du film « Les 101 dalmatiens », de Disney, les vedettes canines dormaient dans des maisons construites à leur intention, avec lits rembourrés, lampes chauffantes, repas de cuisiniers et vétérinaires veillant jour et nuit, les pyjamas pour enfants à l’effigie du film, par contre, ont été cousus à Haïti par des ouvrières gagnant 28 cents/heure, souffrant de malnutrition, vivant dans des abris sordides infestés de malaria et dormant sur des planches, sans pouvoir se payer de visites médicales. Au Mexique, les femmes constituent entre 60 et 90 % des employées dans les zones franches, zones exemptes de droits de douane et de taxes, et plusieurs travaillent dès l’âge de 13 ou 14 ans. En moyenne, elles gagnent 0,80 $US l’heure et travaillent de 50 à 80 heures par semaine dans des conditions misérables. Voir : la version française du site de Human Rights Watch : http://www.hrw.org/french/

Taxe Tobin : L’économiste américain James Tobin, prix Nobel d’économie en 1979, propose en 1978 la création d’une taxe sur les transactions monétaires, pour rendre la spéculation plus coûteuse et stabiliser les marchés financiers. Depuis la fin de la convertibilité du dollar U.S. en or et la libéralisation généralisée des mouvements de capitaux, le monde vit dans une totale instabilité monétaire. Plutôt que d’investir dans l’économie réelle créatrice d’emploi, les investisseurs visent le profit à court terme en achetant des devises et en les revendant lorsque leur valeur a augmenté. On estime à 1600 milliards de dollars le chiffre d’affaires net quotidien des marchés des changes. Théoriquement, une taxe de 1 % donnerait une recette de 16 milliards pour une journée. Pour fonctionner, la mise en place efficace de la taxe devrait s’appliquer simultanément dans tous les pays. La taxe Tobin est devenue l’emblème d’une volonté de redistribution sociale planétaire, ses revenus pourraient permettre de régler les problèmes de la dette* mondiale et de financer à l’échelle planétaire des programmes de lutte contre le sida*. Elle est également à la base de la création de l’association Attac*.

Terrorisme : Action d’utiliser la violence pour tenter de changer l’ordre politique. Dans le passé, d’anciens terroristes sont devenus chefs d’États : Menahem Begin en Israël et Nelson Mandela, devenu président de l’Afrique du Sud et prix Nobel de la paix. Les médias* nous parlent beaucoup de Oussama Ben Laden et du terrorisme islamique, mais il existe du terrorisme en Espagne, en Colombie, au Sri Lanka, etc. Reflet d’une série de problèmes du monde moderne, il faudrait en éliminer les racines sociales, politiques et autres à partir desquelles il se propage, c’est-à-dire supprimer les injustices, les oppressions, les inégalités sociales* et les discriminations.

Tiers-monde : Notion crée dans les années 1950 pour désigner les pays issus de la décolonisation, en voie de développement et les distinguer à l’époque des deux grands blocs de l’époque (communiste et capitaliste). Généralement décrits aujourd’hui comme les pays en voie de développement*.

À lire absolument :

-  « Abécédaire partiel, et partial, de la mondialisation », de Ignacio Ramonet ; Paris : Plon, 2003. 439 pages. Celui de la Bibliothèque étant placé en référence, il ne peut être emprunté que la fin de semaine.

« Guide du consommateur responsable : le pouvoir de nos choix »; Montréal : Éditions Protégez-vous : Équiterre, 2004. 62 pages. Disponible à seulement 6.85 $ sur le site du Magazine Protégez-vous (http://www.protegez-vous.qc.ca/ [achats/guides pratiques]) c’est presque un indispensable pour qui est conscient que nous devons changer les choses.